Soutien aux déboulonneurs

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Compte-rendu de l’action du samedi 6 novembre 2010 à Lyon

samedi 13 novembre 2010, par nicolas

Compte-rendu de l’action de désobéissance civile du samedi 6 novembre 2010

Poursuivant la lutte contre l’envahissement publicitaire dans l’espace
publique, le collectif des Déboulonneurs et Déboulonneuses de Lyon est de
nouveau entré en action ce samedi 6 novembre dans le 7° arrondissement de
Lyon. Le rendez-vous était fixé à 11h sur la place jean Macé. Après une
prise de parole sur le scandale de l’affichage publicitaire, l’objectif du
collectif et les principes de la désobéissance civile, une cinquantaine
d’activistes, de sympathisants, de sympathisantes et de journalistes se
sont mis en route le long de l’avenue Jean Jaurès, axe majeur de
l’agglomération lyonnaise envahi par la publicité.

Au cours de cette déambulation, marquée d’intermèdes musicaux, 5 supports
publicitaires d’abri-bus ont été recouverts de papier blanc sur lequel
chacun et chacune pouvait s’exprimer librement, rendant ainsi au public
l’espace qui lui revient et qui a pourtant été privatisé. Puis 4 supports
publicitaires de 1,20 x 1,80 m installés sur les trottoirs ont été
barbouillés à la peinture d’inscriptions telles que « Espace public ou
espace publicitaire ? », « la pub t’aliène », ... Le dernier barbouillage
était une réponse directe à l’action illégale entreprise par la société
Intervalles ( cf communiqué précédent) avec l’inscription : "Réponse
légitime".

A la toute fin de cette action calme et joyeuse, la police, qui avait
observé de loin et sans intervenir, a procédé à 8 contrôles d’identité et
5 interpellations. Les 5 personnes interpellées ont ensuite été placées en
garde à vue pendant 6 heures au motif de dégradations en réunion. Il faut
rappeler que lors des deux précédentes actions du collectif des
Déboulonneurs et Déboulonneuses de Lyon, en juin et septembre, la police,
pourtant prévenue, ne s’était pas déplacée. Les barbouilleurs étaient donc
allés d’eux-mêmes revendiquer leurs actes au commissariat en déposant une
main courante. La garde à vue prononcée cette fois-ci semble donc
davantage s’expliquer par les impératifs de la politique du chiffre que
par de réelles nécessités judiciaires. Rappelons enfin que d’après
l’association Paysage de France, un tiers des panneaux d’affichages sont
illégaux et rien n’est fait pour lutter contre les afficheurs qui bafouent
quotidiennement la loi. Certains délinquants multi-récidivistes semblent
donc jouir d’une impunité aussi confortable que révoltante.

Actualité du collectif national des Déboulonneurs
- Un petit rappel : le gou­ver­ne­ment a montré sa fai­blesse ce
prin­temps en fai­sant du Grenelle 2 le Grenelle des lob­bies
publi­ci­tai­res. Le gou­ver­ne­ment éradique la « délin­quance »
publi­ci­taire d’hier en la ren­dant légale aujourd’hui. Contrairement à
ces pré­cé­den­tes affir­ma­tions, il léga­lise ainsi l’agres­sion
illé­gi­time de la publi­cité. http://www.hns-info.net/spip.php?ar...
- Relaxe his­to­ri­que pour le col­lec­tif des débou­lon­neurs pari­siens.
Les huit pré­ve­nus ayant bar­bouillé 5 pan­neaux publi­ci­tai­res sur les
Champs-Elysées en jan­vier 2008 ont été relaxés.
http://www.hns-info.net/spip.php?ar...
- François Vaillant, du Collectif des débou­lon­neurs de Rouen, mili­tant
non-vio­lent, adepte de la déso­béis­sance civile, est passé le 11 août
2010 devant le Tribunal de Rouen, pour son procès en appel, suite à son
refus de donner son empreinte géné­ti­que à la police suite à une action
du col­lec­tif des débou­lon­neurs. Le par­quet demande un report du
procès. La cour avait par­fai­te­ment la pos­si­bi­lité de ne pas suivre
la pro­po­si­tion du par­quet. Mais le pré­si­dent du tri­bu­nal a annoncé
le report du procès au 17 novem­bre.


- Date : samedi 6 novembre 2010
- Heure : de 11h00 à 13h30
- Lieu : Place Jean Macé et avenue Jean Jaurès (7°arrondissement de Lyon)

- Type d’action : nappage et barbouillage
Supports publicitaires touchés : 5 faces d’abri-bus nappées et 8 faces
de sucettes barbouillées (format de 1,20 x 1,80 m)
Propriétaires des supports : Clear Channel et JC Decaux
Inscriptions barbouillées : « La pub tue », « Stop pub », « La pub
t’aliène », « Espace public ? Espace publicitaire !!! »

- Nombre de déboulonneurs : environ 20 dont 8 barbouilleurs
- Nombre de sympathisants : environ 30, présence du groupe de musique
Intillapun (chansons révolutionnaires sud-américaines)

- Médias présents : TLM, Le Progrès article 1 et article 2, Mediapart

- Nombre de policiers : aucun au début, 3 ou 4 pendant la dernière
partie de l’action, environ 15 à la toute fin. Plusieurs passages de
voitures et camionnettes de police mais sans qu’elles s’arrêtent.
Attitude de la police : la police s’est contentée de suivre et
d’observer le groupe de loin, aux jumelles, et n’est intervenue qu’une
fois l’action terminée : contrôles d’identité de 8 activistes (dont 3
qui n’avaient pas barbouillé) avec palpation de sécurité mais aussi
fouille d’un sac et de sacoches, puis interpellation et conduite au
poste de 5 activistes (dont 1 qui n’avait pas barbouillé). Ces 5
activistes ont été placés en garde à vue pendant 6 heures au motif de
dégradations en réunion.

- Précisions : lors des deux précédentes actions du collectif lyonnais
des déboulonneurs et déboulonneuses, en juin et septembre, la police,
pourtant prévenue,
ne s’était pas déplacée. Les barbouilleurs étaient donc allés d’eux-
mêmes revendiquer leurs actes au commissariat en déposant une main
courante. La garde à vue prononcée cette fois-ci semble donc davantage
s’expliquer par les impératifs de la politique du chiffre que par de
réelles nécessités judiciaires.

- Bilan : très appréciée, l’action s’est déroulée dans un climat détendu
et joyeux. La musique y a d’ailleurs beaucoup participé, un grand
merci aux musiciens !!! On regrettera l’incohérence des autorités
policières et judiciaires.

Les photos