Soutien aux déboulonneurs

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Compte-rendu de l’action du 23 mars 2007 à Paris

vendredi 13 avril 2007, par nicolas

Vendredi 23 mars 2007, 19 heures : devant les grilles du jardin du
Luxembourg, quelque soixante-dix personnes sont rassemblées, qui
s’apprêtent à participer à la 15è action du collectif des Déboulonneurs de
Paris. On y trouve des militants, des sympathisants, des curieux, des
journalistes (Arte, France Inter, La Vie…), et des policiers en civil qui
observent le déroulement des opérations. Pas de cars de police en vue,
mais on nous assure qu’ils ne sont pas très loin, et présents en nombre.

Juchés sur leur tabourets, un couple d’acteurs joue le 2è épisode de la
série « Les Johnson », l’histoire d’un mari pantouflard qui ne comprend
pas le combat des antipublicitaires (dont il lit l’actualité dans son
journal), et de sa femme qui se révolte secrètement contre la publicité et
finit par rejoindre les rangs des barbouilleurs. Puis s’enchaînent
quelques prises de paroles sur le sens de l’action, le principe de son
déroulement et les consignes de non-violence.

C’est ensuite au son de l’accordéon que la troupe détendue et déterminée
se déplace vers la rue Gay-Lussac (5è arrondt.) : 3 panneaux déroulants de
8 mètres carrés de l’afficheur Avenir-JCDecaux les y attendent. On ne sait
pas ce qu’a prévu de faire la police. Les barbouilleurs sortent du groupe
et commencent à inscrire, en très grosses lettres : « BOULOT - CONSO -
CAVEAU » et « LIMITONS LA PUB » sur les deux premiers panneaux, sans
oublier l’indispensable « 50x70 cm », principale revendication des
Déboulonneurs.

Un groupe se détache et s’en donne à cœur joie sur le 3è panneau, situé un
peu plus loin. Certains prennent même le temps de peaufiner le travail, en
ajoutant de multiples motifs de décoration pour parfaire leur œuvre. Puis,
constatant la lenteur manifeste de l’intervention policière, les
barbouilleurs en profitent pour se rassembler, et brandissent leur carte
d’identité et leur bombe aérosol, pour une mémorable photo de groupe
devant les panneaux !

Pendant ce temps, un élu parisien prend la parole pour rappeler les
recours légaux récemment mis en œuvre, sans succès, pour faire retirer ces
3 dispositifs, et annoncer le soutien du Parti Radical de Gauche à
l’action du collectif. C’est alors qu’une vingtaine de policiers
s’approche calmement, en rang par deux ; les barbouilleurs vont à leur
rencontre, sereins et souriants, cartes d’identité en main.
L’interpellation se déroule dans la plus grande décontraction, sous les
applaudissements du public.

Ce sont ensuite les grévistes de la faim contre les OGM, puis une
représentante du candidat Bové, qui se succèdent au porte-voix pour
expliquer leurs campagnes respectives, rappeler la légitimité de la
désobéissance civile lorsque les moyens légaux sont inefficaces à eux
seuls, et exprimer leur soutien aux Déboulonneurs. Enfin, la foule chante
« Le barbouilleur », pendant que les 9 barbouilleurs du jour sont
conduits, tous gyrophares allumés, au commissariat central du 5è
arrondissement. Ils y seront auditionnés, puis relâchés 3 heures plus
tard.