Soutien aux déboulonneurs

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JCDecaux sort l’artillerie lourde

mercredi 9 mars 2011, par nicolas

Les premiers coups de semonce avaient résonné la semaine dernière dans la Correspondance de la publicité (N° 14831 du 3 mars 2011). Le pilonnage en règle débute maintenant avec une interview dans La Tribune datée d’hier. Le projet de décret sur l’affichage publicitaire soumis à consultation publique serait "irresponsable". Le secteur complet de l’affichage et ses emplois seraient menacés.

Pour tout vous avouer, le Collectif des déboulonneurs est quelque peu gêné. Nous aurions donc à ce point mal compris et analysé le décret ? Nous serions passés à côté de mesures exceptionnelles qui sont sur le point de révolutionner le paysage ? Interdire 90% des dispositifs ? C’est tellement énorme que nous avons encore du mal à nous rendre compte.

Ou alors …

Ou alors, justement, plus c’est énorme, plus ça passe ! Pourquoi se contenter d’une analyse sincère de ce projet alors qu’on peut espérer tuer tout débat en sortant l’artillerie lourde.

Personne ne sera dupe de ce tour de passe-passe grossier. Le message envoyé par les afficheurs, JCDecaux en tête, est destiné en priorité à rassurer leurs actionnaires et les annonceurs. En effet, quel besoin aurait donc M. Decaux de venir pleurer dans la presse, alors que jusque-là il a su habilement tirer les ficelles dans l’ombre ? Les manoeuvres au Sénat, à l’Assemblée, à Bercy, au ministère de l’Environnement, voire à l’Elysée ont bien porté leurs fruits jusqu’à présent. Il faut quand même bien que cela serve à quelque chose de faire partie de la bande du Fouquet’s !

Ce projet de décret respecte en effet parfaitement "la lettre et l’esprit de la loi Grenelle 2". Les dérogations obtenues au parlement sont sécurisées ! JCDecaux va pouvoir tranquillement continuer à exploiter ses dispositifs autour des aéroports, qui jusque-là étaient illégaux. Les procédures d’installation de bâches publicitaires gigantesques, comme à Neuilly, se voient grandement simplifiées. Le mobilier urbain est épargné. Les fameux panneaux 4x3 sont conservés.

Quel est donc le sacrilège commis par ce décret ? On cherche encore. S’agit-il de la nouvelle contrainte de densité ? Sa rédaction est timide et ne permettra pas en l’état de reconquérir les entrées de ville. Limiter à 12 mètres carrés les publicités sur bâches d’échafaudage ? Ces dispositifs ont été introduits par la loi Grenelle II. Le format des écrans numériques limité à 2,5 mètres carrés n’est pas standard ? Autant faire plus petit et adopter le format télévision de salon !

Ou alors …

Ou alors, on assiste à un tir de barrage. Les afficheurs auraient peur du résultat de la consultation publique ? Mystère ...

Seul point de "consensus" que nous pouvons trouver avec eux : il est urgent de revoir la rédaction de ce décret. Mais pour protéger les paysages et résister contre l’envahissement publicitaire.