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[Amiens] Redonnons la parole aux murs de la Mairie
jeudi 12 juin 2008, par
Suite à la réaction abusive et démesurée des autorités vis-à-vis de jeunes colleurs d’affiches du collectif Redonnons la parole aux murs, le collectif des Déboulonneurs Amienois, les associations Fakir, La Souris verte, le mouvement de Résistance à l’Agression Publicitaire dénoncent la place disproportionnée de l’affichage publicitaire par rapport à l’affichage d’expression libre (12 cm2/habitant).
Nous invitons ainsi la population à venir le 20 juin 2008 à 17h30 s’exprimer librement sur les murs de la mairie.
Comment sanctionner des étudiants pour « affichage sauvage » quand seulement un habitant ne dispose que de 12 cm2 pour s’exprimer ? Pas de commune mesure avec l’affichage publicitaire qui, lui, peut s’étaler dans l’espace public sur 4046 m2 (contre 161 m2 d’affichage libre ; 450 dispositifs publicitaires contre 14 colonnes Morris et 4 panneaux de 3,7 m2 pour l’affichage libre ). Donne-t-on seulement la parole à ceux qui payent ? Conséquence inévitable de cette situation : les rares lieux d’affichage sont surchargés, annulant ainsi la visibilité de l’information. Amiens a beau respecter les dispositions légales générales concernant la place de l’affichage d’opinion, on peut s’interroger sur la légitimité de lois qui accordent aux intérêts privés une place écrasante dans un espace appartenant avant tout aux habitants.
De plus, la répartition géographique des panneaux d’expression libre dans la ville pose question. Par exemple, le centre-ville en est complètement dépourvu alors que la publicité y est très largement présente. Il est du devoir de la Mairie, comme elle s’y était engagée, de rétablir l’équilibre entre publicité et expression libre en diminuant l’affichage publicitaire et en augmentant l’espace accordé à l’affichage d’opinion. Il serait aussi nécessaire de réfléchir à de véritables espaces d’affichage d’opinion qui soient réservés aux seuls associations, syndicats, organisations politiques, ou simples citoyens. Cela permettrait de créer des espaces de communication qui ne soient pas monopolisés par des affiches à but commercial, tels celles annonçant des événements culturels ou artistiques nationaux (tournées de concerts, etc).
En guise d’action revendicative, nous recouvrirons les murs de l’Hôtel de Ville d’Amiens pour inviter le public à s’y exprimer afin de se réapproprier symboliquement l’espace public. Nous souhaitons aussi par là-même protester contre la mise en garde à vue de plus de 10 heures de jeunes auteurs d’« affichage sauvage » et le scandaleux fichage génétique dont ils ont été les victimes. Nous estimons ce traitement abusif et complètement déplacé, considérant qu’ils y ont été contraints du fait de la rareté des affichages libres.