Soutien aux déboulonneurs

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Délibéré procès Paris / Grenelle / Action

Communiqué de presse - vendredi 17 octobre 2008

vendredi 17 octobre 2008, par nicolas

Le 5 septembre dernier se tenait le troisème procès du Collectif des déboulonneurs de Paris (neuvième au niveau national) [1]. Les trois barbouilleurs étant poursuivis pour "avoir à Paris, le 23 décembre 2006, sans autorisation préalable, tracé des inscriptions, signes ou dessins, n’ayant entraîné qu’un dommage léger, au préjudice de la Société Avenir Decaux, les dites dégradations ayant été commises sur du mobilier urbain, en l’espèce des panneaux publicitaires" [2].

La décision rendue aujourd’hui condamne les trois militants à 100 euros d’amende avec sursis. Nous regrettons que la cour ait choisi de suivre les réquisitions du parquet. Les témoins venus à ce procès soutenir et éclairer l’action de désobéissance civile avaient notamment mis en avant les dangers que représente l’affichage publicitaire et l’impasse politique depuis vingt ans sur ce sujet. Par ailleurs, lors de précédents procès, des personnalités telles que Claude Got (médecin et professeur honoraire de la Faculté de Médecine de Paris-Ouest), Philippe Meirieu (professeur en sciences de l’éducation [3]), Bernard Stiegler (philosophe et directeur du département du développement culturel au centre Georges Pompidou [4]) ou Edgar Morin(philosophe [5]) avaient également apporté leur soutien. Ils n’ont pas été entendus, mais cela n’entame en rien notre détermination à ce que le débat puisse émerger. La dangerosité de la publicité dans l’espace public avait notamment été reconnue par le tribunal de Paris et confirmé en appel [6]. Nous donnons d’ores et déjà rendez-vous à nos sympathisants pour la prochaine action qui aura lieu samedi 25 octobre.

Ces actions mensuelles de désobéissance civile non-violente lors desquelles nous barbouillons en public et à visage découvert des panneaux publicitaires ont pour but d’interpeller nos élus sur la place de l’affichage publicitaire dans notre pays. Nous souhaitons l’ouverture d’un débat national et une refonte de la loi de 1979 qui le régit. Nous demandons la reconnaissance de la liberté de réception, corollaire de la liberté d’expression, permettant à tout usager de l’espace public de choisir s’il souhaite ou non recevoir un message publicitaire.

La Secrétaire d’État chargée de l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a confirmé récemment sur LCI [7] son attachement à la problématique de l’affichage publicitaire qu’elle avait pu nous exprimer il y a un an [8]. Reconnaissant que les questions liées au paysage ont été absentes du Grenelle de l’environnement, elle annonce qu’une « session de rattrapage » aura lieu à l’automne pour discuter de ces aspects. Si nous ne pouvons que nous féliciter de ces prises de position, nous n’oublions pas que les précédents ministres de l’environnement, toutes tendances confondues, ont déjà annoncé par le passé vouloir s’attaquer à ce problème sans que rien ne bouge. Nous n’avons à ce jour aucune information sur les modalités de cette discussion.

Plus récemment encore, lors des discussions sur la loi Grenelle 1, elle a décidé l’introduction de mesures visant à reconnaître la pollution lumineuse dans les villes et à la réduire au moyen de normes. Malheureusement, à aucun moment il n’a été question de s’attaquer à la pollution visuelle et lumineuse engendrée par les panneaux d’affichage. Hier soir, donnant l’avis du gouvernement sur un amendement visant à interdire les panneaux déroulant et lumineux, elle déclarait ne pas y être favorable et ajoutait « .. non que je considère ces panneaux comme une grande réussite esthétique de nos sociétés, mais parce que l’amendement est trop restrictif ». Alors, réelle volonté politique ou sujet tabou ? Il est temps que le débat s’instaure enfin !

Prochaine action parisienne (la 30ème !) : samedi 25 octobre 2008

Rendez-vous à 15h à la sortie du métro Porte de Vincennes (ligne 1)