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[Tours] Compte-rendu du procès du 20 mars 2012

dimanche 25 mars 2012, par nicolas

Tours, mardi 20 mars à 14h : Procès de deux membres du collectif des Déboulonneurs de pub.

Le collectif des Déboulonneurs était en procès à Tours, au tribunal de Police de Tours. Motif : "Dégradation du bien, en l’espèce des panneaux publicitaires, appartenant à JC Decaux, dont il n’est résulté qu’un dommage léger". Les militants avaient simplement écrit à la peinture « Trop de pub » sur un panneau publicitaire situé sur la place Jean Jaurès. Cette place compte pas moins de 25 surfaces publicitaires JC Decaux, et est située en face d’un monument historique : l’Hôtel de ville.

Les militants ont expliqué que l’enceinte judiciaire est un des rares endroits où la pub n’est pas encore présente dans l’espace public. Ils comptaient donc faire valoir l’indépendance de la Justice, pour faire valoir le droit à la Liberté d’expression dans une ville où l’affichage libre est quasi-interdit. Le président du tribunal de police de Tours n’a visiblement pas apprécié que les deux militants se servent de l’enceinte judiciaire comme tribune pour faire valoir leurs convictions. «  J’ai vingt-cinq dossiers à juger cet après-midi, expliquait le juge Marchaud. Il n’y a pas de raison que vous ayez plus de temps que les autres prévenus pour vous exprimer. » Il continua : « La Justice est financée par les impôts, les impôts proviennent en partie des industriels. Je ne suis pas sûr que cet endroit soit le meilleur pour lancer un débat sur la place de la publicité ! Qu’attendez-vous de moi ? ». Tout était dit…

Dans ses réquisitions, le procureur de la République, Joël Patard, s’est montré plutôt clément envers les motivations des deux militants. « Votre sentiment d’indignation est peut-être honorable, expliquait-il. Mais encore faut-il user des bons leviers. Le rôle de lobby ne se joue pas devant l’institution judiciaire ; vous feriez mieux de vous adresser aux candidats à l’élection présidentielle ». Me Devillers, l’avocat des deux hommes, pointait du doigt dans sa plaidoirie « cette publicité envahissante qui dégrade l’environnement ». « Mes clients, précisait-il, se sont déjà adressés à la classe politique. Mais l’Assemblée nationale s’est inclinée devant les publicitaires qui viennent d’obtenir une réglementation encore plus favorable. »

Le tribunal a néanmoins condamné Rémi Filliau et Guillaume Brière à une peine de 150 € d’amende chacun, soit 300€ en tout.

Il est toujours possible de faire un don pour aider les militants à payer leur amende, à l’ordre de « Trop c’est trop » : Trop c’est trop – 22 rue Emile Zola – 37000 Tours.

Où en ligne : http://rap.aiderenligne.fr/soutien-...

Voici un aperçu du procès, à travers la presse :

http://www.tvtours.fr/emissions/7/l... (Sélectionner la date du 20/03/2012, Puis cliquez sur la troisième vidéo ou bien allez à 9mn dans le journal complet.)

http://www.lanouvellerepublique.fr/...

Les Déboulonneurs : www.deboulonneurs.org